-DEMENAGEMENT D'UN BAC RECIFAL.
Chronique de Thierry Blanquart. Février 2012
Bonjour chers adhérents,
Afin de partager mon expérience , acquise lors du déménagement de mon
aquarium récifal de Villeneuve d’Ascq à Roubaix, , J-P FASSIN m’a demandé de
faire une chronique sur cette opèrationparticulière, qui nécessite réflexion et
préparation minutieuse. Comme certain le savent, je suis un aquariophile récifal,
ce qui signifie que le bac contient de l’eau de mer avec une population des récifs
coralliens.
Il s’agit d’un bac de 220 L brut (cube de 60 cm de côté) sur meuble comprenant
en dessous une décante de 40 L. Il y a aussi environ 50 kg de roches vivantes
parmi lesquelles les coraux, qui sont fixés ou justes posés.
En voici une photo ancienne.
![]() |
On y trouvera donc des coraux vivants (Coraux Durs à petits ou à grands Polypes, des Coraux mous) , des Gorgones, des Anémones, des Cérianthes, Limaces de mer, Escargots, les Crustacés de types Crevettes, Crabes, Bernard l’hermite), et puis il y a enfin les poissons. |
Tout ce joli monde rend la gestion beaucoup plus compliquée qu’en eau douce
et avant tout, la gestion de l’azote, qui s’accumule dans l’eau sous forme de
nitrates, car en eau de mer on n’a pas les plantes pour fixer cet azote.
Photos plus rescentes:
![]() |
![]() |
Tout cela pour dire que l’installation d’un bac marin est beaucoup plus
compliquée et longue avant d’arriver à un équilibre biologique stable.
On n’introduira pas les coraux les plus fragiles ou les poissons avant
2 mois, et même 3mois.
-----------------------------------------------
LES PREPARATIFS DU DEMENAGEMENT.
2 mois avant mon déménagement (15 km), j'ai pu bénéficier d'un aquarium de
transit de quelques 350 Litres installé au club.
Super! J'allai donc pouvoir anticiper et éviter des pertes dans mon récifal
de 250L . J'ai donc ramené, un peu à la fois au cours de changements d'eau
plus fréquents, l'eau de vidange pour préparer ce bac de transit, ainsi que des
pierres vivantes que j'avais en grande quantité (50kg). Egalement des
détritivores, des algues, dont caulerpes et des pieds d'algues rouges.
Ceci durant 3 semaines environ.
J'ai ramené également un filtre intérieur qui tournait sur le bac source.
Tout allait bien question paramètres (densité, nitrates, nitrites, Ca, Mg,
Ph, etc...) et quelques jours avant le déménagement, je ramenais en plusieurs
fois, la plupart de ce que j'avais encore
à la maison comme poissons, coraux mous, durs, Gorgones, étoiles, lysmata,
etc... Les paramètres biologiques de l'eau semblant stables au vu des analyses
réalisées régulièrement ...
Et j'ai voulu ramener le sable 'vivant"du fond de mon bac-source qui tournait
encore. Je l'ai donc prélevé avec précaution pour ramener microfaune et
bactéries pour le bon équilibre biologique du bac de transit, dans lequel je
répands ce précieux sable, si vivant, entre les coraux et les P.V...
Je reviens pour y terminer ce premier transfert, lors de la permanence
d'ouverture du club suivante, donc 3 jours plus tard et dès mon arrivée,
Christèle, arrivée quelques minutes avant moi, "m'accueille" le visage grâve
"Thierry , tes poissons sont tous morts"...
Je crois à une mauvaise blague, car ça ne peut être que ça, bien sûr...?
Mais non, il ne restait plus qu'un sphaeramia, un Chromis Viridis, le reste était
décimé... 2 chirurgiens de belles tailles Hépatus et Flavescens, ainsi qu'un
Siganus Vulpinus assez grand également, Centropyge, Hexataenia, labre
dimidiatus, demoixselles, un Premnas (clown) , un mandarin, Etc;;; Il y avait de
quoi pleurer, j'étais anéanti... et j'arrivais avec des ophiures et un Anampse
Meleadris venant du bac source que j'avais vidé...
J'ai mis rapidement ces animaux dans la décante (150 Litres) du grand bac
marin de 720 Litres, et on a essayé d'attrapper ce qui restait de vivant dans ce
mouroir de 350 L de transit...
Que c'était il donc passé...? Après réflexion, Jéan-Pierre FASSIN m'a éclairé,
voilà l'erreur commise:
Le sable n'étant pas irrigué, et faute d'ophiureds et autres étoiles de mer
actives, il s'y forme des poches dans lesquelles s'accumulent, malgrè l'action des
détritivores des résidus organiques (restes de nourriture, cadavres non retrouvés.
Et comme ces poches sont stables, ça fermente allègrement, sans réelle
pollution dans le reste du bac...
En versant dans le bac de transit ce sable que je n'avais pas pris soin de
rincer avec l'eau du "vieux" bac source, j'ai libéré une maxi dose d'azote
organique que les bactéries de ce 'jeune" bac n'ont pu recycler, et presque tout a
été décimé par une poussée d'ammoniac, sans doute dans les 12 premières
heures..., alors en venant 3 jours après...
Ce sable "vivant" a donc tué ma population... Même à près de 55 ans, c'est une
sacré claque que j'ai reçu là au moral...
Je remercie particulièrement Christèle pour son aide particulièrement active à
ces moments difficiles où je ne me suis sans aucun doute pas montré à la
hauteur...
Donc pensez à toujour rincer avec l'eau du bac un sable" vivant que vous
souhaitez transférer dans un nouveau bac, sinon le remède sera pire que je mal.
Un déménagement représente donc un très gros problème, surtout si on est
obligé de le gérer en quelques heures.
Je suis en train de démarrer un test sur la gamme DAPHBIO, et je publierai un
billet dessus quand il sera suffisamment approvisionné ...
Bien cordialement
Thierry BLANQUART